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" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg "

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" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " Empty " Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg "

Message par Invité Sam 30 Oct 2010 - 9:55

Voici quelques données assez précises sur cette charge, ainsi que sur le bilan de celle-ci.

Ordre de bataille des grenadiers à cheval à Austerlitz.

État-major (sans compter le quartier-maître trésorier, le capitaine instructeur et les officiers de santé).

Commandant : colonel (général de brigade) Michel Ordener
Major : Louis Lepic
Chefs d'escadron : prince Aldobrandini-Borghèse, Edme Jolivet, Pierre-Alexis Duclaux, Jacques Henri Louis Rossignol, Amable Guy Blanchard, Jean-Pierre Treulle, Viatl Joachim Chamorin.
Adjudant-major : capitaine Pierre Robert Hubert Lahuberdière
Adjudant : lieutenant en 1er Sabatier
Aide de camp du colonel Ordener : Lieutenant en second Jean Paul Jerzmanowski
Porte-étendards : lieutenants en second Jacob, Piquenot, Walther et Picard.

1er escadron
1re compagnie : capitaine Pierre Maufroy
5e compagnie : capitaine Auzony

2e escadron
2e compagnie : capitaine François Laroche
6e compagnie : capitaine Louis Séganville

3e escadron
3e compagnie : capitaine Messier
7e compagnie : capitaine Louis Stanislas François Grandjean

4e escadron
4e compagnie : Pierre Holdrinet
8e compagnie : capitaine Diettmann

Vélites (5e escadron)


Commandant : chef d'escadron Louis Clément
Adjudant-major : lieutenant en premier Compariol
Adjudant : lieutenant en second Lepot
9e compagnie : capitaine Durival
10e compagnie : capitaine Michel Dujon


Ordre de bataille des chasseurs à cheval à Austerlitz.

Etat--major : colonel-major François-Louis Morland
Major : Nicolas Dahlmann
Chefs d'escadron : Jean Louis André Bourbier, Frédéric Auguste Beurmann, Claude Etienne Guyot, François Joseph Bohn, Germain Charpentier, Nicolas Marin Thiry
Adjudant-major : capitaine Thervay
Adjudants : lieutenants en second Domengé et Mexner
Porte-étendards : lieutenants en second Guibert, Peyrot, Sève et Viala.

1er escadron
1re compagnie : capitaine Thumelaire
5e compagnie : capitaine Geist

2e escadron

2e compagnie : capitaine Romieux
6e compagnie : capitaine Louis Bernard Francq

3e escadron

3e compagnie : vacante : commandant : lieutenant en 1er Callory
7e compagnie : capitaine Jean-Baptiste Alexandre Cavrois

4e escadron

4e compagnie : capitaine Pierre Daumesnil
8e compagnie : capitaine Jean-Baptiste Isidore Martin

Vélites (5e escadron)

commandant : chef d'escadron Clerc
9e compagnie
10e compagnie

Une compagnie de Mameluks était attachée au régiment de chasseurs à cheval ; à la veille de la bataille, elle n'alignait que 48 cavaliers (1). C'est le capitaine Delaitre âgé de 29 ans qui la commandait. Il convient de signaler qu'en 1805, le nombre d'officiers correspondait à deux compagnies. Outre Delaitre, les Mameluks avaient un autre officier d'origine française dans leurs rangs le jour de la bataille d'Austerlitz : le lieutenant en second Rouyer. Tous les autres officiers étaient indigènes : capitaines Ibrahim et Salloun, lieutenants en 1er Jean Renno (2) et Daoud-Habaiby (frère d'un cheik syrien), lieutenant en second Chahin et Elias Massaad, sous-lieutenants Soliman (3) et Abdallah Hasboun (4).

Parmi les soldats de la compagnie des Mameluks il y avait beaucoup de Syriens et d'Égyptiens, mais aussi des Arméniens, des Géorgiens, des Grecs et des Juifs. Leur armement comprenait un cimeterre (sabre égyptien à lame courbe), un poignard, des pistolets et un mousqueton de type "tromblon".

Au total, la cavalerie de la Garde Impériale comptait neuf escadrons et demi (sans compter les vélites des chasseurs à cheval qui composait l'escorte personnelle de Napoléon), alignant 1 129 cavaliers.

(1). C'est en automne 1799 que le Gal Kléber, commandant en chef de l'Armée d'Orient après le départ de Bonaparte, forma une compagnie de "janissaires syriens" en y incorporant des Turcs ayant participé au siège de Saint-Jean-d'acre. En 1800, cette compagnie fut renforcée avec des Mameluks égyptiens au service français et transformée en corps de "Mameluks de la République" à trois compagnie. En octobre 1801, dès l'arrivée de cette unité en France, le chef de brigade Rapp en forma un escadron de 250 hommes. Incorporé dans la Garde Consulaire, il fut réduit à 150 hommes en janvier 1802, puis augmenté jusqu'à 172 hommes dont 13 officiers au printemps suivant. Au début 1804, l'escadron de Mameluks fut réorganisé en une compagnie attachée au régiment de chasseurs à cheval de la Garde, il comptait alors 125 hommes dont 10 officiers.
(2). Jean Renno naquit en 1777 à Saint-Jean-d'Acre où ses ancêtres vivaient en 267 sous le règne de l'empereur Claude II. Le père de Jean, médecin personnel du gouverneur turc de la Syrie Djezzar-pacha, fut exécuté par noyade sur l'ordre de ce dernier en 177 lors du siège de Saint-Jean-d'Acre par les troupes de Bonaparte, pour le punir de ce que son fils servait les Français. Jean Renno avait rejoint l'armée française en Italie en 1797, lorsqu'il étudiait la médecine, en qualité de chirurgien. Ayant appris l'exécution de son père, il troqua le bistouri contre le sabre, puis prit part aux campagnes du Consulat et de l'Empire dans les rangs des Mameluks.
(3). Soliman ou Souleyman naquit à Béthléem en Galilée. Cet officier fut promu lieutenant en second pour ses exploits à Austerlitz.
(4). Abdallah Hasboun, lui aussi originaire de Bethléem, avait servit comme interprète du général Bonaparte en Égypte 1798-1799. Il changea par la suite son nom pour Dasboun. Dans les documents français de l'époque il figure le plus souvent sous son prénom, tout comme les autres officiers des Mameluks.

La Grande Armée de Napoléon alignait les jour de la bataille d'Austerlitz près de 74 8000 hommes et 157 pièces d'artillerie. Face" à elle, l'armée alliée sous les ordres du général Golénichtchev-Koutouzov comptait environ 86 500 soldats et officiers dont 70 000 Russes et 16 500 Autrichiens avec 318 bouches à feu.

...Le combat fut particulièrement violent ; la mêlée durait déjà depuis plus d'un quart d'heure lorsque le maréchal Bessières arriva enfin sur les lieux avec quatre escadrons de grenadiers à cheval d'Ordener. Les "Invincibles" chargèrent au trot les cavaliers de la garde russe, en s'exclamant : "Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg !" et en passant leurs énormes sabres en travers de leurs corps.

...L'escadron des Chevaliers-Gardes du prince Repnine et le peloton d'Albrecht ne reculèrent pas avec leurs camarades : environnés de toutes parts, une partie des hommes furent tués, d'autres, presques tous blessés, furent pris. Tous les officiers de l'escadron, y compris le prince Repnine, furent blessés et faits prisonniers. Seuls 18 hommes purent s'échapper de la mêlée, tous de l'escadron de Repnine. Le cornette Albrecht (agé de 17 ans) et un maréchal des logis eurent leurs chevaux tués ; désarçonnés, ils se placèrent dos à dos et continuèrent de résister jusqu'au moment où le maréchal des logis tomba grièvement atteint. Albrecht fut aussitôt frappé par derrière et presqu'au même moment un cavalier français lui tira un coup de pistolet au visage, en le manquant. Le jeune cornette se défendait toujours lorsqu'un coup de sabre sur la poignée droite, en coupant les ligaments, lui fit lâcher son sabre. Albrecht tomba sans connaissance la face en avant, comprimant involontairement par son poids sa main blessée.
Quelques heures plus tard, après la fin de la bataille, Albrecht fut découvert par un maraudeur français qui voulut le retourner afin de lui enlever ses habits ; cet homme lui perça la hanche avec sa baïonnette puis le mis sur le dos. La douleur de cette nouvelle blessure fit reprendre connaissance à l'officier russe qui se mit à gémir ; le Français, interloqué, fut pris de pitié et appela ses camarades qui portèrent Albrecht dans une ambulance.
Dès que ses blessures seront cicatrisées, Albrecht reviendra à l'armée ; en 1812, déjà colonel, il commandera le régiment combiné de cavalerie de la garde russe dans le corps de Wittgenstein.

Le bilan

La cavalerie de la Garde Impériale qui affronta la garde russe subit des pertes sévères. Les chasseurs à cheval eurent 19 tués dont 2 officiers (colonel Morland et le capiatine Thervey) et 65 blessés dont 17 officiers (chefs d'escadron Beurmann, Thiry et Charpentier ; capitaines Geist et Daumesnil ; lieutenants Saulnier, Sève, Bureaux de Pusy, Bourgeois, Lambert, Addé, Bayeux, Barbanègre, Fournier, Guyot, Rougeot et Levasseur) ; au total, ils eurent 84 hommes et 153 chevaux mis hors de combat.

La perte des Mameluks n'est pas connue avec précision, mais on sait qu'ils eurent trois officiers blessés (lieutenants Daoud-Habaiby, Jean Renno et Chahin).

Au régiment de grenadiers à cheval il y eut 2 cavaliers de tués ; le nombre des blessés fut 5 officiers ( chef d'escadron Clément ; lieutenants Borde, Messager, Rollet et Serrane (1)) et 17 cavaliers. En outre, ce régiment perdit 99 chevaux.

La perte totale de la cavalerie de la Garde fut d'environ 140 hommes.

(1) Un autre officier de grenadiers à cheval fut aussi blessé à Austerlitz : le sous-lieutenant Junker, détaché près du général Walther comme aide de camp.


Sources : Tradition Magazines n° 245 - 246. Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg d'Alexis Vassiliev. Adaptation du russe : Natalia Goutina.
Austerlitz 2 décembre 1805 de Danielle et Bernard quintin.
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Message par La Poudre Sam 30 Oct 2010 - 17:17

" FAISONS PLEURER LES BELLES DAMES DE SAINT PETERSBOURG !... "


" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " 20158_10

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"...Puis, à pas lents, musique en tête, sans fureur, souriant à la mitraille anglaise, la Garde Impériale entra dans la fournaise ..."  ( V. HUGO)

"... Un homme n'est jamais aussi grand, que lorsqu'il s'agenouille, pour aider un enfant ..."

"... Il dort, quoique la vie, pour lui, fut bien étrange, il vivait. Il mourut lorsqu'il n'eut plus son ange. La chose se fit doucement, pas à pas, comme vient la nuit lorsque le jour s'en va ..." (V.HUGO. Les Misérables)
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Message par Invité Sam 30 Oct 2010 - 19:14

Très belle image, certes celle-ci est dû à l'imagination de l'artiste, mais on peut penser, que la bataille fut terrible.

L'image ci-dessous est en noir et blanc, mais je trouve qu'elle représente assez bien la violence des combats. Si on regarde en bas de l'image à droite, de furieux corps à corps se sont engagés entre cavaliers désarçonnés, et dans ces moments là...il n'y avait plus de quartier, et tuer un homme avec une épée c'est une chose, mais au corps à corps s'en est une autre.

" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " Nzqcz5


L'image ci-dessous représente bien la fougue de la charge des chasseurs à cheval, ce tableau a été composé par Eugène Lelièpvre.

" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " 250o800
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Message par La Poudre Dim 31 Oct 2010 - 10:27

Deux petites estampes pour imager les propos de la Flamme :

Les Mamelucks, cavaliers de légende qui, eux non plus ,ne rigolaient pas !
" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " 20158_12

Et les Chasseurs à cheval de la Garde, qu'on ne présente plus et au régiment desquels, les Mamelucks étaient rattachés
" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " 20158_11

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Message par Invité Dim 31 Oct 2010 - 11:04

Il est clair que devant cette troupe aux costumes chamarrés, aux sabres quelques peu démesurés, il fallait s'attendre au pire.
Les Mamelucks étaient des cavaliers de légende, il est vraiment regrettable que de tels soldats connurent une fin aussi triste et tragique, à la fin de l'Empire.
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Message par La Poudre Dim 31 Oct 2010 - 18:06

Le Chevalier Kirrman, qui était leur officier était natif d'un village d' Alsace qui s'appelle Rosheim.

Il en a longtemps était le maire à la chute de l'Empire.
Une plaque commémorative est apposée sur sa maison natale.

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Message par Invité Lun 1 Nov 2010 - 0:11

Je viens de lire un nouveau document sur les pertes de la Garde Impériale à Austerlitz, en voilà les données :

Longtemps restées approximatives, les pertes françaises à Austerlitz,dont celles de la Garde, ont fait l'objet d'une étude rigoureuse de la part de B. et D. Quintin.

Dans le corps des officiers, les chasseurs à cheval ont 1 officier tué (capitaine Thervay) et un mortellement blessé (Morland). Les pertes au niveau de la troupe, restent modestes comme on peut le constater : les grenadiers à cheval ont 2 cavaliers tués ; les chasseurs à cheval ont 13 cavaliers tués, 4 brigadiers, 1 maréchal des logis chef, soit 19 hommes. Les mameluks ont 1 fourrier tué. Enfin, les marins de la Garde ont 1 lieutenant tué (Jacquelot).

Le total des pertes pour la Garde à la bataille d'Austerlitz s'élève donc à 25 hommes tués ou mortellement blessés, officiers, sous-officiers et hommes de troupe confondus, soit 1.63% des effectifs. Morland, colonel des chasseurs à cheval de la Garde, meurt le lendemain de la bataille à Brünn. Son corps embaumé par le chirurgien Larrey est transporté à Paris sous l'escorte de ses fidèles chasseurs et, le 4e février suivant, le quai du Mail à Paris prendra le nom de quai Morland par décret impérial.

Les blessés de la bataille.

Dans ses Mémoires, le chirurgien Jean-Baptiste d'Héralde, donne une foule de détails. Vers 14 heures, il voit des blessés français : "Il était plus de deux heures. Les blessés des 5e, 1er et 4e corps, ceux des dragons, des grenadiers à cheval, mamelucks et chasseurs à cheval de la Garde, qui tous comme moi se dirigeait sur Brünn, ressemblaient à une colonne profonde d'infanterie qui marchait sur la route pour se rendre dans cette villes. Tout le monde était silencieux. Quelques boulets et obus qui manquaient notre première ligne vinrent porter la mort dans cette masse de blessés, nous apprenant ainsi que nous nous rapprochions de l'ennemi plutôt que de nous en éloigner. La vue de l'infanterie de la Garde et de la belle division des Grenadiers Réunis, qui étaient en masse et près desquelles nous allions passer, rassura les plus timides sur l'issue de l'effroyable canonnade que nous entendions sur la ligne du centre que nous venions de quitter (...) La veille d'Austerlitz, à neuf du soir, Monsieur Larrey n'avait pas une compresse à sa disposition ; il me demanda mes moyens. Le matériel des Ambulances de la Garde n'arriva que dans la nuit de onze heures à minuit après la bataille !".

Même si la victoire est éclatante, il n'en demeure pas moins que les contraintes matérielles du bivouac existent aussi : Garde Impériale ou non. Barrès évoque les difficultés matérielles : "Après quelques instants de repos, nous revînmes sur nos pas, en suivant à peu près le même chemin, et en traversant le champ de bataille dans toute sa longueur. LA nuit nous prit dans cette marche ; le temps, qui avait été beau pendant toute la journée, se mit à la pluie, et l'obscurité devint si profonde qu'on y voyait plus. Après avoir marché longtemps au hasard, pour trouver le quartier général de l'Empereur, le maréchal Bessières, sans guides, sans espoir de le rencontrer, nous fit bivouaquer sur le terrain même où il prit cette détermination. Il était temps, car il était tard et nous étions tous très fatigués. Après avoir formé les faisceaux par section et déposé nos fourniments, il fallut s'occuper de se procurer des vivres, du bois, de la paille. Mais où aller pour en trouver ?
Il faisait si noir et si mauvais ! Rien ne pouvait nous indiquer où nous trouverions un village. Enfin, des soldats en indiquèrent un dans une gorge (...) J'y trouvai quelques pommes de terre et un petit baril de vin blanc nouveau, qui était sûr qu'on aurait pu s'en servir en guise de verjus. Ceux qui en burent au camp eurent des coliques à se croire empoisonnés.
"

Voici pour finir, le tableau des effectifs de la Garde Impériale lors de cette bataille :

" Faisons pleurer les dames de Saint-Pétersbourg " 2ijqez6


Source : Tradition Magazine. La garde Impériale à Austerlitz de Alain Pigeard.
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Message par La Poudre Lun 1 Nov 2010 - 21:42

On rapporte que le corps du brave colonel Morland, tué à Austerlitz, avait été mis dans un tonneau de rhum pour le conserver.

Revenu en France ce tonneau fut égaré et retrouvé quelques temps après.

Mais on avait remarqué que le rhum avait fait pousser, de façon impressionnante la moustache du brave militaire.

Exhibée dans des foires paysannes, où le mauvais goût le disputait à la bêtise humaine, les moustaches démesurées faisaient se tordre de rire la populace alentours.
Peut on imaginer pareil manque de respect pour la dépouille d'un soldat ayant payé de sa vie une de plus grande victoire de l' Epopée ...

Il fallut l'intervention de la famille et de la police pour que le valeureux colonel trouve enfin le repos éternel dans le caveau familial ...


La connerie humaine est sans bornes...

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