Les Femmes combattantes

par Invité Lun 2 Mai 2005 - 9:16

Les femmes combattantes

Je parle souvent des Soldats, au travers de leur fait d’armes ou de leur uniforme, là, je voulais parler des femmes, et ce que j’ai écrit ci-dessous, m’a impressionné ; il en ressort un profond respect, pour les actes de courage que ses femmes ont eu.

Rares sont les femmes qui servent en qualité de soldat ; elles méritent d’être sorties de l’oubli.

Marie-Angélique-Joséphine Duchemin : née à Dinan en 1772, épouse un militaire du 42e de ligne ; elle passe caporal-fourrier, fit sept campagnes et reçoit trois blessures. Elle est admise le 24 frimaire an VII (14 décembre 1798) aux Invalides et reçoit la Légion d’honneur le 15 août 1851, huit avant sa mort.

Ducoud-Laborde, épouse Poncet : surnommée Breton Double, née à Angoulême en 1773, sert au 6e Hussards pendant plusieurs années ; elle se distingue à Eylau, est blessée à Friedland puis décorée de la Légion d’honneur. Blessée et amputée d’une jambe à Waterloo, prisonnière des Anglais et emmenée à Dublin, elle revient en France en 1830.

Marie-Thérèse Figueur, surnommée Sans-Gêne, née à Talamay en Côte-d-Or en 1774, s’engage comme volontaire dans la Légion des Allobroges, sert ensuite aux 9e et 15e Dragons, à Toulon, sur le Rhin, en Suisse, En Espagne où elle est faite prisonnière. Blessée deux fois pendant son service, elle meurt à l’hospice des Petits-Ménages à Vanves en 1861.

Virginie Ghesquière : est incorporée au 27e de ligne en 1806, à la place de son frère. Passée sergent, elle sert jusqu’en 1812, date à laquelle elle fut reconnue femme et renvoyée dans ses foyers.

Marie-Jeanne Schellinck, née à Gand en 1757, volontaire en 1792, blessée de six coups de sabres à Jemmapes, sert à Marengo en 1800, en reçoit une blessure à la cuisse gauche à Austerlitz. Promue sous-lieutenant le 9 juin 1806, elle est de nouveau blessée à Iéna, fait la campagne de Pologne de 1807, et est pensionnée pour ses blessures l’année suivante. Elle reçoit la Légion d’honneur le 20 juillet 1808 avec 700 francs de pension.

Geneviève Rétif : veuve Julien, appartient à la famille de Rétif de la Bretonne, elle est vivandière au 1er régiment de Grenadiers à pied de la Garde Impériale, à la bataille d'Eylau en 1807. Sous le feu de l'ennemi, elle n'hésite pas à distribuer gratuitement toute l'eau-de-vie qu'elle possède pour soulager les blessés. Les aides-chirurgiens du régiment lui délivrent un certificat attestant sa générosité. Elle estime son manque à gagner de 400 francs environ. Peu de temps après, elle est vivandière des Fusiliers Chasseurs en Espagne où son chariot (et tout ce qu'elle possède) lui est pris par des brigands espagnols. Deux ans plus tard, elle implore l'administration militaire de bien vouloir lui rembourser ses pertes et de lui accorder une place de cantinière dans la caserne de Courbevoie, car, elle n'a plus rien pour vivre.

Les Femmes combattantes Vivandirecombattante2el

Marguerite Léger : Vivandière et blanchisseuse au 6e régiment de cuirassiers au cours de la campagne de 1807. Marguerite est blessée d'un coup de feu, et décède des suites de sa blessures.

Le Suisse Lamon raconte dans ses mémoires une anecdote concernant une cantinière combattante : « Une cantinière du 2e Hussards se séchait au même feu où je me trouvais. Elle disait : « C’est demain que nous allons tailler des côtelettes dans les dos de ces kaiserlicks. Nous allons leur en faire voir de grises. » Et chacun de nous disait : « Quelle blague ! C’est bien là une cantinière ! « Et bien le lendemain cette femme chargea l’ennemi à cheval, sabre en main, au centre de sa compagnie. »

Sources : L'Armée de Napoléon de Mr Alain Pigeard. Dessin : par Soyer tiré du magazine Napoléon 1er n° 15