Les femmes sous l'Empire (3)
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Les femmes sous l'Empire (3)
Un vocabulaire argotique approprié.
L’armée utilisait dans ce domaine tout un argot particulier : le militaire dansait au bastringue, s’il rencontrait l’âme sœur, il avait son pain quotidien. Les filles publiques étaient des grisettes ou des gibernes, les filles faciles étaient des rouleuses ; quand elles exerçaient dans une rue spéciale, c’était la rue des poux volants et les maisons closes étaient des musikos. Le soldat offrait sa valeur sentimentale, ou plus, c’était le tric-trac. Parfois il attrapait la gale, c’était la charmante (à cause du repos qu’elle procurait à l’hôpital) ou plus c’était le mal de Naples, l’avarie ou la chaude-lance.
Des lois et mesures jamais appliquées.
Depuis les guerres de la première République le nombre sans cesse croissant des femmes aux armées avait fait l’objet de diverses réglementations très peu respectées dans la pratique. La loi du 30 avril 1793 autorisait quatre blanchisseuses par bataillon à condition de porter la marque distinctive de leur fonction. Pendant la première campagne d’Italie, un ordre du jour du 8 germinal an V (28 mars 1797) réaffirmait les termes de la loi de 1793.
A côté de ces textes sans cesse renouvelés et très peu appliqués les régiments avaient leurs propres règles ; le 12e chasseurs à cheval n’autorisait en 1800 qu’un cantinier et une blanchisseuse par escadron. En l’an VIII c’étaient quatre cantinières ou blanchisseuses qui étaient autorisées par bataillon (ou deux par escadron). En Autriche, un ordre du jour rendu par Berthier le 6 septembre 1809 tentait de régler le nouveau mode de recrutement des vivandières et blanchisseuses. Les titulaires devaient avoir une patente en règle pour exercer leur activité. Dans la pratique la mouvance des armées ne permettait pas une application stricte de toutes ces règles édictées au nom de la morale.
Cantinières, vivandières, blanchisseuses.
On a trop tendance à confondre les rôles et les attributions de ces différentes personnes. La cantinière était à l’origine la femme du cantinier, personnage civil autorise à préparer la cuisine et les repas des sous-officiers ; une circulaire du 8 mai 1808 n’autorisait les cantines stables que dans les lieux militaires où ils n’existaient pas d’habitations civiles. L’établissement ne pouvant être agrée qu’après accord du commandant de la place et du ministre de la Guerre. Progressivement les cantinières, qui avaient à l’origine leurs maris, ses mirent à vendre des marchandises diverses : nourriture, vin, lacets, mouchoirs, papier etc…
Cette fonction était en principe réservée aux vivandières, chargées de vendre des vivres ; avec le temps les deux fonctions devinrent identiques et le mot cantinière l’emporta sur celui de vivandière. Quand aux blanchisseuses, point besoin de grands commentaires pour expliquer que l’immense tache qui les attendait à une époque où une grande partie des militaires est de couleur blanche…
Texte de Mr Alain Pigeard.
Invité- Invité
Re: Les femmes sous l'Empire (3)
Super ma chère Flamme, continues comme ça car c'est toujours très intéressant.
La Vannette- Vivandière
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Nombre de messages : 1230
Date d'inscription : 16/02/2005
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